Arrivés à Nelson, nous retrouvons Estelle et Vincent afin d’accueillir ces fameux amis communs que nous attendions, dont mon plus vieux copain Julien Fournier, et avec qui les retrouvailles m’émeuvent encore rien qu’en y pensant. Nouveau groupe de 10 que nous sommes, nous passons une joyeuse soirée en ville puis filons à Motueka où les « touristes » prennent places dans leur auberge de jeunesse avant de nous retrouver sur les rives de la Tasman Bay pour le déjeuner, et planifier la suite de leur programme. Cela va alors sans dire que nous leur conseillons vivement l’activité kayak à l’Abel Tasman National Park, qu’ils choisiront de faire en une journée, pendant que nous entamerons nos recherches de boulot.

Nous cherchions initialement dans l’activité agricole, pensant que notre expérience à Gisborne en Décembre dernier nous permettrait de trouver aisément du travail. Haha.. C’était sans compter sur la TRÈS forte concentration de backpacker dans le coin, eux-mêmes en recherche d’emploi au même moment. Mais c’est finalement vers Talley’s, une usine de fruits de mer, que nous nous tournerons, notre volonté de rester plusieurs mois ayant à priori plût au recruteur. Nous signons alors le contrat et passons une dernière soirée avec nos amis avant d’attaquer l’expérience usine, qui restera probablement gravée dans nos mémoires toute notre vie.

Le job est simple, ouvrir des moules. Mais imaginez faire ça 9h par jours 6 jours pas semaine. Mon record est de 8000 en une journée, alors que les saisonniers réguliers plafonnent à 15-16-17 000 par jour.. Un visuel sur le film Les temps Modernes de Charlie Chaplin ? Voilà. Environnement aseptisé, charlotte et casque anti-bruit, tel sera le résumé de nos 3 prochains mois dont nous sommes aujourd’hui fiers, car c’est une expérience de vie qui t’apprend la véritable valeur du travail.

Côté logement, nous poserons les valises dans une petite maison de Motueka, et partagerons les lieux avec Nina, Jenna, Mia (3 allemandes dans la trentaine), Zuska et Mickael (couple Tchèque de notre âge), pour ne citer que ceux qui sont restés le plus longtemps. Nous rejoindront plus tard deux jeunes allemands Timo et Maurice. Nous vivons une petite vie tranquille dans cette agréable maison, mais l’âge de la bâtisse se ressent lorsque le froid arrive, et nous devons alors vivre au rythme du feu de cheminée et de la bouillotte achetée en conséquence.

Mais l’ambiance et bonne, nous partageons nos dimanches avec les collocs, alternons entre barbecue et raclette (oui oui !), partons en balade lors de nos congés, notamment avec Justine et Félix, couple de français rencontrés à l’usine et avec qui nous passons la majeure partie de notre temps libre.

L’avantage de travailler en usine 6j/7, c’est que tu es exténué le reste du temps, donc tu n’as pas l’énergie d’aller dépenser tes sousous durement gagnés pendant la semaine.

C’est donc les poches pleines (tout est relatif cependant..) que nous quittons Motueka 3 mois plus tard en direction de Christchurch, où j’ai trouvé un travail pour la saison d’hiver (sans blague ;-) )